J’ai préparé un concours de nouvelles depuis un mois. Le concours de nouvelle George Sand de Déols en Berry est exclusivement réservé aux femmes. Je m’étais renseignée l’année passée mais le thème ne m’a pas du tout parlé. Cette année, souhaitant me relancer dans les concours pour jauger mon style et me redonner une motivation supplémentaire, j’ai pris connaissance du thème. »En chemin… » Il m’a plu et même si je me suis décidée tardivement, j’ai tenté.
J’ai mis mes lectures du moment sur « slow motion » et je me suis attelée à la tâche. Grattant autant que possible mes feuilles vierges avec ma plume.
Néanmoins, à quatre jours de la deadline, je n’étais pas satisfaite du texte produit. Grosse prise de risque : j’ampute ma nouvelle aux trois quarts et je passe presque trois nuits entières à reconstruire mon récit. Mon texte ne gagnera pas. L’urgence de la situation ne m’a pas permis d’étoffer pleinement les choses. La construction du récit n’est pas aussi fluide que je pensais au premier abord. Mais une chose est sûre, je suis très heureuse de ne pas avoir baissé les bras et d’avoir envoyé mon histoire. Maintenant, peu importe l’issue, j’aurais joué.
J’ai envie de partager un extrait de mon texte avec vous :
Je pénètre dans le petit bois voisin. L’inquiétant, le fascinant. Source de mon inépuisable imagination, je n’ai jamais osé y déposer mon empreinte. Je le regardais derrière la fenêtre de ma chambre. A bonne distance, sans le connaître, j’inventais ses milles visages. Et voilà que sans préambule, je fonce entre ses branches. Je ne le regarde pas quand j’infiltre son cœur dans un concert de froissements et de fractures. Chacune de mes foulées impatientes ravage le charme, résonne de discordance. Je suis l’intruse négligente. Pourtant, il est inconcevable que je m’arrête. Les souches, les pierres, les branches que j’évite, sont autant d’obstacles laissés derrière moi. J’ai beau trébucher, glisser, tomber, je contrebalance, je me stabilise et je me relève. Je continue de piétiner la flore, d’effrayer la faune avec toute ma brusquerie pendant encore longtemps.
J’avance. Comme si le bois s’était résigner à accepter ma présence.
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